Vendre un bien immobilier : comment limiter l’impôt sur la plus-value ?

Lorsqu’un particulier vend un bien immobilier, il réalise souvent une plus-value, c’est-à-dire une différence entre le prix de vente et le prix d’acquisition, néanmoins cette opération peut entraîner une imposition significative, en particulier sur les résidences secondaires ou les logements locatifs.

Pour autant, cette fiscalité n’est pas une fatalité. Il existe plusieurs dispositifs légaux permettant de réduire, voire d’annuler totalement, l’impôt sur la plus-value immobilière. Encore faut-il bien comprendre les règles applicables, les cas d’exonération, et les leviers d’optimisation à activer en amont de la vente.

Dans cet article, Klaris Immobilier vous guide pas à pas pour identifier les meilleures stratégies fiscales et vendre votre bien dans les meilleures conditions, que ce soit à Montpellier, Nîmes ou ailleurs dans l’Hérault et le Gard.

Qu’est-ce que la plus-value immobilière et quand est-elle imposée ?

La plus-value immobilière correspond à la différence entre le prix de vente d’un bien immobilier et son prix d’acquisition, après prise en compte de certains frais et charges. C’est cette somme qui peut être soumise à l’impôt lors de la vente.

Comment est-elle calculée ?

Le calcul de la plus-value se fait selon la formule suivante :

Plus-value brute = Prix de vente – (Prix d’acquisition + frais d’acquisition + travaux déductibles)

  • Prix de vente : net vendeur, après déduction des frais d’agence (si à la charge de l’acquéreur).
  • Prix d’acquisition : prix payé à l’achat, augmenté éventuellement de frais de notaire et de travaux.
  • Frais d’acquisition : au choix :
    • au réel (sur justificatifs)
    • ou forfaitairement à 7,5 % du prix d’achat
  • Travaux :
    • au réel (avec factures d’entreprises, matériaux seuls exclus)
    • ou forfaitairement à 15 % si le bien a été détenu plus de 5 ans

Une fois la plus-value nette calculée, elle est soumise à :

  • 19 % d’impôt sur le revenu
  • 17,2 % de prélèvements sociaux
  • et potentiellement une surtaxe pour les plus-values supérieures à 50 000 €

Dans quels cas la plus-value est-elle imposée ?

L’imposition s’applique uniquement dans certains cas :

  • Vente d’une résidence secondaire
  • Vente d’un bien locatif, qu’il soit vide ou meublé
  • Vente par une SCI soumise à l’IR
  • Terrain constructible, local commercial ou garage

En revanche, certaines ventes bénéficient d’une exonération, que nous verrons dans la partie suivante.

Les principales exonérations possibles

Heureusement, toutes les plus-values immobilières ne sont pas taxées. La législation fiscale prévoit plusieurs cas d’exonération totaux ou partiels selon la nature du bien, la durée de détention, ou la situation personnelle du vendeur.

1. La vente de la résidence principale

C’est l’exonération la plus connue :

La vente de votre résidence principale est totalement exonérée d’impôt, quelle que soit la durée de détention ou le montant de la plus-value.

Pour en bénéficier :

  • Le bien doit être votre résidence effective au jour de la vente
  • Il peut y avoir un délai de tolérance si le bien a été quitté récemment (en cas de divorce ou départ en maison de retraite, par exemple)

2. La durée de détention

Si le bien vendu n’est pas la résidence principale, vous pouvez bénéficier d’une exonération progressive selon la durée de détention :

  • Exonération totale d’impôt sur le revenu après 22 ans
  • Exonération totale de prélèvements sociaux après 30 ans

Dès la 6e année, des abattements commencent à s’appliquer selon un barème dégressif fixé par l’administration fiscale.

3. La première vente d’un bien autre que la résidence principale

Une exonération ponctuelle peut s’appliquer si :

  • Vous n’avez pas été propriétaire de votre résidence principale au cours des 4 années précédentes
  • Vous vous engagez à réinvestir tout ou partie du produit de la vente dans l’achat ou la construction de votre future résidence principale dans un délai de 2 ans

4. Les autres cas spécifiques

D’autres situations peuvent donner lieu à exonération :

  • Vente d’un bien inférieur à 15 000 €
  • Vente au profit d’un organisme de logement social
  • Expropriation avec réemploi de l’indemnité

Les frais et travaux déductibles pour réduire la plus-value imposable

Même si vous n’êtes pas éligible à une exonération totale, il est possible de réduire significativement la plus-value imposable pour par la suite intégrer certains frais dans le calcul. Ces déductions sont parfaitement encadrées par la loi fiscale.

1. Les frais d’acquisition

Deux options s’offrent à vous :

  • Forfait de 7,5 % du prix d’achat, sans avoir à fournir de justificatifs
  • Frais réels (droits d’enregistrement, émoluments de notaire, frais d’agence si à votre charge)

Le forfait est souvent plus avantageux, à part si vous avez acheté via une agence ou dans l’ancien avec des frais importants.

2. Les travaux réalisés

Là aussi, deux méthodes possibles :

a) Forfait travaux de 15 %

  • Valable uniquement si vous détenez le bien depuis plus de 5 ans
  • Aucun justificatif requis
  • Intéressant si vous n’avez pas conservé les factures ou si les travaux datent

b) Déduction au réel

  • Déductible uniquement si :
    • Les travaux sont réalisés par une entreprise (pas en auto-rénovation)
    • Vous avez les factures à votre nom
    • Il s’agit de travaux d’amélioration, d’agrandissement ou de construction
  • Les simples travaux d’entretien (type peinture, changement de moquette) ne sont pas déductibles

Exemples de travaux déductibles :

  • Rénovation complète d’une salle de bain
  • Création d’une extension
  • Isolation thermique par l’extérieur
  • Remplacement d’un système de chauffage par une PAC

3. Autres frais possibles

Vous pouvez aussi intégrer :

  • Les frais de voirie, de réseaux et de distribution (VRD)
  • Les frais liés à l’obtention d’un permis de construire
  • Les frais d’architecte ou de maître d’œuvre

Tous ces éléments viennent réduire la base imposable, et par conséquent diminuer directement l’impôt dû.

Anticiper et planifier la vente pour limiter l’impact fiscal

Limiter l’imposition sur la plus-value immobilière ne se fait pas au moment de signer le compromis de vente. C’est une stratégie qui se prépare en amont, dès la mise en location ou la réhabilitation du bien. Voici quelques leviers concrets à activer à temps.

1. Ajuster le calendrier de la vente

Si vous êtes proche d’un palier d’exonération (22 ou 30 ans de détention), décaler la vente de quelques mois ou années peut permettre de bénéficier d’abattements plus importants, voire d’une exonération totale.

Exemple : Un bien acquis en 2003 serait totalement exonéré en 2025.

2. Réunir et conserver les justificatifs dès l’achat

  • Conservez les factures de travaux réalisés depuis l’acquisition (entreprises uniquement),
  • Archivez les actes notariés, diagnostics, permis de construire,
  • Gardez trace des frais engagés, même modestes, s’ils peuvent être intégrés dans la valorisation du prix d’achat.

Ces documents peuvent faire la différence entre une taxation élevée… et une fiscalité allégée, voire nulle.

3. Transformer le bien en résidence principale avant la vente

Si vous envisagez de vendre un bien secondaire ou locatif, l’occuper quelque temps comme résidence principale peut permettre d’obtenir une exonération totale, à condition :

  • D’en faire votre résidence réelle et effective,
  • D’y habiter suffisamment longtemps pour que cela soit considéré comme sincère (souvent au moins 1 an),
  • D’être en mesure de le prouver (factures, taxe d’habitation, changements d’adresse).

4. Préparer un projet de réemploi (en cas de première vente)

Si vous vendez un bien qui n’est pas votre résidence principale mais que vous n’avez pas été propriétaire de votre résidence principale ces 4 dernières années.

Alors vous pouvez être exonéré si vous réinvestissez le fruit de la vente dans une résidence principale dans les 2 ans.

Attention : il faut prouver le projet, donc le justifier sérieusement en cas de contrôle.

Cas particuliers et erreurs à éviter pour ne pas alourdir la facture fiscale

Certaines situations spécifiques ou erreurs d’anticipation peuvent compromettre votre optimisation fiscale lors de la vente. Voici les cas à surveiller et les pièges à éviter pour ne pas payer plus que nécessaire.

SCI à l’impôt sur les sociétés : attention à la revente

Si vous détenez votre bien via une SCI soumise à l’IS, la fiscalité sur la plus-value est nettement moins avantageuse :

  • La plus-value est calculée sur la base de la valeur nette comptable, sans abattement lié à la durée de détention,
  • Vous ne bénéficiez pas des exonérations applicables aux particuliers (22 ans, 30 ans, résidence principale, etc.),
  • L’impôt est payé par la société, puis potentiellement de nouveau par l’associé en cas de distribution des bénéfices.

Cette structure peut être intéressante pour amortir un bien en cours de location, cependant elle est beaucoup moins souple à la revente.

Confondre travaux d’entretien et travaux déductibles

Beaucoup de propriétaires pensent que tous les travaux sont déductibles de la plus-value. Faux. Les travaux d’entretien courant (peinture, changement de revêtement de sol, etc.) ne sont pas déductibles au titre du calcul de la plus-value, sauf s’ils s’inscrivent dans un programme plus vaste de transformation.

Seuls les travaux d’amélioration, d’agrandissement ou de reconstruction sont pris en compte (et uniquement sur facture d’entreprise).

Négliger les règles en cas d’héritage ou de donation

En cas d’héritage, le prix d’acquisition retenu pour le calcul de la plus-value est la valeur indiquée dans la déclaration de succession.

Cela peut être un avantage ou un inconvénient selon l’évolution du marché.

Dans le cas d’un bien reçu en donation, une attention particulière est à porter à la date de la donation et à la valeur retenue au moment du don, qui peuvent avoir un fort impact fiscal.

Ne pas se faire accompagner

Enfin, l’une des erreurs les plus fréquentes est de gérer seul une vente complexe sans accompagnement fiscal ou juridique, notamment pour les patrimoines importants ou les montages en société.

Un expert immobilier ou fiscaliste pourra vous aider à :

  • Calculer correctement la plus-value,
  • Éviter les erreurs dans le choix du régime fiscal,
  • Préparer les justificatifs à produire en cas de contrôle.

Conclusion

Vendre un bien immobilier peut générer une plus-value intéressante, mais celle-ci peut également être fortement taxée si elle n’est pas anticipée et optimisée. Entre les exonérations totales (résidence principale, longue détention), les déductions fiscales (frais, travaux, frais notariés) et les possibilités de réemploi, les solutions sont nombreuses pour limiter l’impôt légalement.

Mais attention, chaque situation est différente. Le choix du bon régime fiscal, la qualité des justificatifs et le moment de la vente peuvent faire la différence entre une opération rentable et une fiscalité alourdie.

Chez Klaris Immobilier, nous accompagnons nos clients dans toutes les étapes de la vente, y compris sur les aspects fiscaux en lien avec nos partenaires spécialisés. Anticiper, structurer, et sécuriser : voilà les clés d’une vente immobilière réussie, fiscalement optimisée.

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